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Les Aventures suisses de Tintin

 

Fribourg, Bibliothèque cantonale et universitaire, 2013, 44 p. illustrées

Présentation :

 

Depuis plus de huitante ans, les Aventures de Tintin font partie intégrante de notre imaginaire culturel. Si, dans les premiers temps, le reporter belge était explicitement helvétisé pour faciliter l’adhésion des plus jeunes, ses lecteurs ont ensuite relayé par eux-mêmes son imprégnation dans les réalités locales. Signes d’un compagnonnage de longue haleine avec Tintin, les réinvestissements de la série peuvent prendre une voie officielle – c’est le cas de L’Afére Tournesol en patois gruérien – ou emprunter des chemins de traverse, comme le montre l’étonnante seconde vie du professeur Cantonneau « de l’université de Fribourg », personnage de L’Étoile mystérieuse.

 

Ce cahier parcourt toutes les « aventures suisses » du célèbre reporter : celles qu’il a vécues autour du lac Léman dans L’Affaire Tournesol, celles que lui ont prêtées de nombreux dessinateurs romands, celles surtout que plusieurs générations de lecteurs ont partagées avec lui et qui nous le rendent si familier.

Cet ouvrage comprend deux parties : « Les Aventures suisses de Tintin » – qui reprend en l’actualisant le texte initialement destiné au catalogue dirigé par Alain-Jacques Tornare, Tintin à Fribourg : dits et interdits (Fribourg, Bibliothèque cantonale et universitaire, 2013) aujourd'hui indisponible – et un chapitre inédit consacré aux « Aventures suisses d’Hergé ».

Comptes rendus :

Déjà auteur d'une étude dactylographiée intitulée Tintin, reporter de "l'Écho illustré" au pays des Helvètes (2003), Jean Rime nous livre aujourd'hui ce petit livre […] cette bonne étude […] se divise en deux parties : "Les aventures suisses de Tintin" et "Les aventures suisses d'Hergé". La première à son tour compte trois chapitres : "Lire Tintin en Suisse" (où l'on retrace l'histoire de la publication des futurs albums dans "l'Écho illustré") ; "Voir Tintin en Suisse" (où il est question des traductions des albums en langues régionales, ainsi que des parodies et dessins de presse) ; et "Vivre Tintin en Suisse", qui s'intéresse notamment à la figure de Paul Cantonneau... "Les aventures suisses d'Hergé" rappellent les quelques séjours de Georges Remi au pays des Helvètes.

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Olivier Roche et Dominique Cerbelaud

Tintin. Bibliographie d'un mythe, Les Impressions nouvelles, 2014

On ne sait pas si le professeur Paul Cantonneau, de l’Université de Fribourg, était astrophysicien ou archéologue américaniste, mais il est une véritable personnalité à Fribourg. […] Mais alors, ce professeur Cantonneau qui apparaît épisodiquement dans les aventures de Tintin, dans L’Étoile mystérieuseLes Sept Boules de cristal et Le Temple du Soleil, existe-t-il vraiment ? Oui et non ! Car, ­malgré son rôle secondaire, il est bien ancré dans l’imaginaire collectif suisse, même s’il n’est qu’un personnage de papier. Il bénéficie de l’extraordinaire engouement intergénérationnel dont jouit Tintin en Suisse (aussi…) et de la manière dont ses lecteurs se le sont appropriés dès 1932, lorsqu’il est apparu dans le très catholique Écho illustré. Cet hebdomadaire romand, qui s’était empressé d’helvétiser le petit reporter « suisse », est d’ailleurs la seule publication au monde qui ait fait paraître, sur plusieurs décennies, la totalité des aventures de Tintin, parfois à plusieurs reprises. Les liens du créateur de Tintin, Hergé, avec la Suisse romande ont également été étroits et amicaux. Il y a notamment séjourné à plusieurs reprises après la guerre pour fuir son travail et son personnage, lors de ses périodes de dépression. C’est « le paradis sur terre », s’exclamait-il dans une lettre à un ami belge en évoquant les bords du Léman. C’est cette proximité et la réception de l’œuvre d’Hergé dans nos contrées qu’évoque la passionnante exposition fribourgeoise [Tintin à Fribourg : dits et interdits et la publication] qui l’accompagne […]. De nombreux auteurs locaux ont participé à la propagation de ce phénomène. A commencer par le dessinateur genevois Exem, incontestablement le plus talentueux et le plus lettré (un de ses dessins est repris pour l’affiche et le catalogue de l’exposition), ou les anarchistes anonymes de L’Énigme du 3e message, un remarquable détournement des Ateliers libertaires de Genève. Et si le classique Tintin en Suisse n’a rien de suisse, il faut aussi citer les membres de l’Atelier du Radock (Mibé, Roulin, Calza, Maret, Sen) ou les dessinateurs de presse Alex, Burki, Barrigue, Herrmann, Pet… Mais Tintin s’est aussi infiltré dans l’inconscient collectif à travers des affiches de fêtes villageoises ou de manifestations sportives, des thèmes de carnavals et de cortèges d’enfants, des t-shirts artisanaux ou même des décorations florales… Fin connaisseur de Tintin et de sa présence en Suisse, le jeune Fribourgeois Jean Rime, 27 ans, […] est l’auteur d’une brillante analyse […].

Ariel Herbez

Le Temps, 8 juin 2013

(à propos de la première édition du texte)

Les textes [que Jean Rime] avait rédigés pour le catalogue original [de l'exposition Tintin à Fribourg : dits et interdits] ont été actualisés et illustrés au moyen de nouvelles images, dont certaines inédites. On y apprend une foule de choses concernant la diffusion de l’oeuvre d’Hergé en Suisse et son influence sur l’imaginaire des créateurs helvétiques, notamment les dessinateurs de presse. Le personnage du professeur Paul Cantonneau, croqué par Alex, y figure aussi en bonne place. Le fait que l’ouvrage a été réalisé postérieurement à l’exposition a aussi permis à l’auteur d’y inclure quelques documents exceptionnels ayant refait surface dans la foulée de la manifestation. Jean Rime a également rédigé un nouveau chapitre consacré aux aventures suisses d’Hergé, qui avait ses habitudes en Helvétie.

Marc-Roland Zoellig

La Liberté, 31 octobre 2013

La bande dessinée fait maintenant partie de la littérature sérieuse, également en Suisse ! Édité dans le cadre de l’exposition Tintin à Fribourg : dits et interdits (qui eut lieu en 2013) cet ouvrage accorde dans sa première partie, une place prépondérante aux parodies helvétiques de l’oeuvre d’Hergé. Au sommaire : lire, voir et vivre Tintin en Suisse, les aventures de Tintin en Suisse. Le texte, richement illustré, est systématiquement annoté avec la source respective, ce qui en fait une référence littéraire et historique.

Roland Kallmann

Courrier de Berne, 17 septembre 2014

L’ouvrage de Jean Rime, qui est « le » spécialiste de Tintin en Suisse romande, reprend la première partie du catalogue de l’exposition « Tintin à Fribourg » […]. L’album de Jean Rime, richement illustré, se divise en deux parties : « Les aventures suisses de Tintin » et « Les aventures suisses d’Hergé ». La première partie, qui figurait dans le catalogue original, se divise en trois chapitres : « Lire Tintin en Suisse », « Voir Tintin en Suisse », « Vivre Tintin en Suisse ». Le premier chapitre traite principalement de la parution des aventures de Tintin en Suisse romande, en particulier dans l’hebdomadaire catholique L’Echo illustré et dans L’Affaire Tournesol (1955) dont une partie se déroule en Suisse romande (Genève, Nyon, Rolle). Le deuxième chapitre est consacré aux différentes appropriations de l’univers de Tintin en Suisse romande : traduction de L’Afére Tournesol en patois gruérien, association Alpart (Les amis suisses de Tintin), dessins de presse et parodies journalistiques dans L’Hebdo ou La Liberté, affaire « Tintin en Valais », parodie « Tintin en Suisse », parodies du Genevois Exem (Zinzin maître du monde, 1985) ou du collectif « L’Atelier du Radock », créé en 2004, qui renforcent et prolongent les aventures de Tintin en Suisse. Le troisième chapitre s’occupe des fans de Tintin, les Tintinophiles, et de la pénétration du mythe de Tintin dans notre vie quotidienne, avec quelques exemples bien fribourgeois, comme Choc en Broc (1997) ou Tintin chez les Bolzes (2012). Il ne s’agit plus ici de parodies stricto sensu, mais d’allusions éparpillées à l’œuvre d’Hergé. Le point culminant des aventures fribourgeoises de Tintin est bien sûr « l’affaire Cantonneau » : « Monsieur Paul Cantonneau de l’université de Fribourg » apparaît dans trois albums de Tintin : L’Etoile mystérieuse, Les Sept Boules de cristal et Le Temple du Soleil. […] Jean Rime retrace la seconde vie de ce personnage mi-imaginaire, mi-fribourgeois, et le phénomène de transfert culturel auquel on assiste : « Cette connivence donne au lecteur autochtone le sentiment d’une compétence à propos du personnage fribourgeois, qu’il est censé mieux connaître que l’auteur même... » (p. 30) On ne peut que sourire en constatant cette appropriation du professeur Paul Cantonneau et le chauvinisme auquel elle renvoie, qui va parfois jusqu’à lui attribuer des articles imaginaires dans d’authentiques publications scientifiques ou à donner son nom à une allée de Givisiez. Après cette première partie consacrée à la réception de Tintin en Suisse, la seconde partie passe en revue « Les Aventures suisses d’Hergé ». On y retrouve, patiemment reconstitués, les liens qu’a entretenus Hergé avec la Suisse. Un album donc intéressant et utile, qui sera bienvenu dans la bibliothèque de tous les Fribourgeois, qu’ils soient « tintinophiles » ou non.

Michel Dousse

BCU-Info, août 2014

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