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Correspondances fribourgeoises du XIXe siècle : contextes et textualités 

 

Presses littéraires de Fribourg, 2018, 504 p.

Correspondances fribourgeoise du XIXe siècle

Présentation :

 

Autour de 1850, la ville et le canton de Fribourg connaissent des bouleversements politiques et culturels majeurs, contemporains de la naissance de la Suisse moderne et du Printemps des peuples. Ce livre suit trois épistoliers fribourgeois engagés malgré eux dans cette décennie tourmentée. Issue de l'ancien patriciat, Élisa Vicarino née Schaller, épouse de négociant et mère de famille valeureuse, se trouve projetée dans une réalité sociale nouvelle. Eulalie de Senancour, fille de l'auteur d'Obermann née à Fribourg, participe depuis la France au mouvement intellectuel local concentré autour de la revue L'Émulation. Le jeune Étienne Eggis, son petit-cousin, décide quant à lui de monter à Paris pour y vivre sa vocation de poète.

Au-delà de l'intérêt qu'elles représentent pour l'histoire régionale, leurs lettres témoignent plus généralement de l'ordre du discours dans les écrits ordinaires au milieu du XIXe siècle. Elles reflètent les valeurs de la famille bourgeoise comme les sensibilités héritées de l'esthétique romantique. Le double conditionnement événementiel et rhétorique de ce réseau textuel exigeait une approche à la fois historique et stylistique. Aussi l'étude et l'édition de ces correspondances sont-elles placées sous le signe de leurs écritures – et de leurs lectures – croisées.

Compte rendu :

Adossées à l'université mais adressées au grand public, les Presses littéraires de Fribourg éditent sous la direction de Jean Rime trois correspondances du mitan du XIXe siècle, complétées d'une série d'études monographiques. Cet accompagnement critique, issu d'un séminaire de master dirigé par Simone de Reyff et Francis Python, conjugue l'approche littéraire au regard historique pour éclairer ce que ces lettres familières ont à nous apprendre de leur environnement culturel ou politique. « A Fribourg grande fut l'allarme, grande la terreur », écrit Élisa Vicarino, ébranlée par les « circonstances pénibles » du Sonderbund. Période où l'on saisit encore les trajectoires d'Eulalie de Senancour et du poète Étienne Eggis. Envisagée d'un point de vue à la fois rhétorique, stylistique et contextuel, leur écriture épistolaire, qui semble hésiter entre l'intime et le littéraire, constitue de précieuses sources pour nourrir la compréhension de ce « moment charnière de l'histoire fribourgeoise ».

Thierry Raboud

La Liberté, 3 mars 2018

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